Les sécrétions du microbiote
Le microbiote intestinal a une place très importante dans l’immunité, toutes les études convergent vers une même conclusion : quand aucun microbiote est installé, l’immunité intestinale est sous-développée, les ganglions lymphatiques sont plus petits, le nombre de cellules immunitaires est réduit, telles que les cellules productrices d’IgA, les lymphocytes T CD4 LP. Cela entraîne un affaiblissement de la capacité à combattre les bactéries pathogènes.
Cependant, il est difficile d’étudier pleinement les effets du microbiote intestinal sur le système immunitaire, car il varie d’un individu à l’autre.
Des études montrent tout de même certains de ces effets, et plus encore elles montrent que le microbiote est un système extrêmement sensible, comme l’étude de l’institut Pasteur sur la bactérie : Listeria monocytogenes, détaillé dans un article précédant.
Schéma réalisé par Maïwenn Daniel
Un exemple de métabolites sécrété par le microbiote est celui produits par les bactéries F. prausnitzii qui inhibent la production d’interleukine 8. Ce mécanisme a un effet anti-inflammatoire, car l’interleukine 8 a, elle, un effet pro-inflammatoire et elle est inhibée. Cette bactérie est en faible quantité chez les patients atteints de la maladie de Crohn qui se traduit par des infections chroniques du tube digestif. Le microbiote des personnes atteintes de la maladie de Crohn est déréglé, il n’y a plus d’équilibre entre les effets pro-inflammatoires et anti-inflammatoires.
Nous avons vu que le microbiote intestinal dégrade les fibres alimentaires pour en faire des acides gras à chaîne courte. Et ces acides gras à chaîne courte sont aussi très importants pour le système immunitaire.
Prenons l’exemple de la maladie de la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique se traduisant par des lésions au niveau du rectum. Des analyses cliniques ont montré que certaines bactéries comme Roseburia hominis et F. prausnitzii sont moins nombreuses dans le microbiote des patients atteints de rectocolite hémorragique. Alors que dans un microbiote sain, ces bactéries font partie des plus abondantes. Or ces bactéries sont des productrices importantes de butyrate, un acide gras à chaîne courte.
L’étude de Mathewson et al. montre que le butyrate diminue les pathologies intestinales liées aux complications pouvant arrivées après la greffe de moelle osseuse. Le butyrate est aussi la principale source d’énergie des cellules épithéliales qui sont extrêmement importantes pour le système immunitaire.
Molécule de butyrate (voir)
Le microbiote sécrète énormément de métabolites dont les quelques exemples décrits précédemment. Dans le cadre du système immunitaire, ces métabolites servent surtout de régulateur du microbiote pour le garder en état d’équilibre.