Cas de dysbiose

Notre flore intestinale est un écosystème vivant qui varie tout au long de notre vie. Notre microbiote peut être ponctuellement modifié sous l’influence de différents facteurs, détaillés ci-joint. Une légère modulation du microbiote peut n’avoir aucun effet. En revanche, s'il y a un véritable déséquilibre entre les espèces microbiennes, cela entraîne ce qu’on appelle la dysbiose intestinale.

La prise de médicaments / antibiotiques

Le rôle par définition des antibiotiques est de détruire les bactéries, qu’elles soient pathogènes ou non. L’intensité de cette dysbiose, provoquée artificiellement dépend de la longueur du traitement ainsi que la nature de l’antibiotique employé. Certaines bactéries sont plus ou moins sensibles aux antibiotiques. Ainsi, les antibiotiques à spectre plus étroit sont privilégiés, car le risque d’atteindre les bactéries ayant un rôle barrière est limité. Ce déséquilibre n’est que transitoire, le microbiote initial se réinstalle à l'arrêt de la prise des antibiotiques ou des médicaments.

L'alimentation

Il existe trois types d’entérotype. Ceux-ci ont un lien direct avec le régime alimentaire de l’individu. La composition bactérienne du microbiote varie en fonction de la richesse en fibres du régime (forte consommation de légumes fruits céréales) ou plutôt un régime carnassier, riche en viande. Par ailleurs, il semble exister des différences frappantes du microbiote liées au pays, ce qui suggère que les différentes habitudes alimentaires et les modes de vie impactent fortement le microbiote intestinal sur le long terme.

Dans le cas de maladies intestinales chroniques, la modification du microbiote est systématiquement semblable. Actuellement, des études tentent de déterminer si cette dysbiose est une cause ou une conséquence de la pathologie. Ces observations ont été faites chez des maladies telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, le diabète ou les maladies métaboliques.

Les maladies intestinales chroniques

L'âge

Le microbiote est relativement stable tout au long de la vie chez l’adulte. En revanche, chez les personnes âgées, des études ont montré qu’il y avait une diminution significative des espèces Bacteroidetes et Bifidobacteria et une augmentation de bactéries anaérobies facultatives comme les Eubacteria, Clostridia. Cela entraîne une modulation du métabolisme des fibres. En effet, la diminution des Bacteroidetes et Bifidobacteria entraîne une diminution de l’activité métabolique et donc une diminution de la production d’ AGCC (acide gras à chaîne courte).

Mais alors comment rétablir la symbiose ?

Le microbiote peut être modulé sous l’effet de différents facteurs comme cités précédemment. A l’inverse, l’utilisation de probiotiques ou de prébiotiques ou encore le recours à une transplantation fécale peuvent être utilisés pour tenter de modifier le microbiote. Ces méthodes sont intéressantes pour aider notre microbiote à lutter contre une dysbiose.

Schéma réalisé par Maéva Ciardelli

Les probiotiques

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactéries ou levures) administrés en quantité suffisante pour exercer des effets bénéfiques sur le microbiote.

Les probiotiques prescrits sont des micro-organismes choisis spécifiquement en fonction de leur spécificité et du cas de dysbiose. Ainsi, il existe différentes souches connues et répertoriées pour agir spécifiquement sur un problème rencontré. Certaines souches ont des propriétés uniques, mais il arrive plus souvent que plusieurs souches agissent de manière analogue.

Par exemple, pour augmenter la production d’AGCC ou diminuer le pH du côlon, différentes souches de Lactobacillus et de Bifidobacterium peuvent être utilisées.