Une barrière mécanique et microbienne
Nous allons ici voir comment l’épithélium et le microbiote intestinal forment une barrière mécanique.
Comme nous l’avons décrit dans la présentation du système immunitaire dans l’intestin, l’épithélium est constitué de plusieurs types de cellules collées entre elles.
Cet aspect de “colle” est très important, les cellules sont serrées grâce à des jonctions serrées qui agissent comme du ciment, le fonctionnement de celles-ci est détaillé dans l’article sur l’épithélium.
Parmi les cellules qui constituent l’épithélium, on retrouve les cellules en gobelet qui sont très importantes pour la barrière mécanique. En effet, elles sécrètent du mucus qui a pour rôle d'assurer la présence une couche d’eau visqueux à la surface apicale des cellules mais qui permet également au microbiote de s’y attacher. Dans l’ilium distal et le colon, les cellules en gobelet se nourrissent d’acides gras à chaîne courte pour produire le mucus.
Le microbiote lui, va tapisser toute la muqueuse intestinale.
De plus, il va utiliser les nutriments et les bactéries du microbiote vont s'attacher aux sites d’adhérence. Les bactéries pathogènes auront donc moins de nutriments et ne pourront pas s'attacher à la paroi intestinale pour se développer. Elles ne pourront pas se développer dans des conditions optimales, leur croissance sera par conséquent moindre. Le microbiote va donc former un film protecteur à la surface de l’épithélium.
Schémas réalisés par Maïwenn Daniel
Pour les agents pathogènes qui sont à la surface de l’épithélium, les cellules de Paneth localisées au fond des cryptes s’en occupent. Elles produisent des peptides antimicrobiens, tels que les défensines et des protéines comme le lysozyme.
Schéma réalisé par Maïwenn Daniel
Il existe aussi des bactéries du microbiote qui peuvent produire des bactériocines. L’étude de l’institut Pasteur sur la bactérie : Listeria monocytogenes le montre parfaitement.
Ils ont plus précisément étudié un de ses gènes nommé lmo2776. Les chercheurs ont montré que ce gène code pour une bactériocine qui tue la bactérie commensale Prevotella. Une abondance de cette dernière bactérie peut aggraver certaines maladies inflammatoires.
On a donc ici une bactérie : Listeria monocytogenes qui, lorsqu'elle possède le code Imo2776 dans son génome, sécrète une bactériocine qui tue la bactérie Prevotella. Listeria monocytogenes régule donc le nombre de bactéries Prevotella.
Schéma réalisé par Maïwenn Daniel
La barrière mécanique et microbienne que forme l’épithélium et le microbiote avec les agents antimicrobiens sécrétés par certaines cellules épithéliales servent de protection contre les agents pathogènes car elle permet de directement stopper les agents pathogènes pour éviter une réponse immunitaire.