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Réponses aux agents pathogènes

Nous allons voir ici comment le système immunitaire répond aux agents pathogènes. En effet, beaucoup de pathogènes parviennent jusqu’à l’intestin. Le système immunitaire va les prendre en charge.

Tout d'abord voyons des exemples d'agents pathogènes et l'impact qu'ils ont sur notre organisme. On peut dire qu’il s’agit de bactéries qui produisent des toxines qui perturbent le flux ionique (cas de Vibrio cholera et Clostridium difficile) et/ou qui perturbent les jonctions serrées, provoquant la perte de cellules épithéliales intestinales (cas de Clostridium difficile). Certaines peuvent même entrer dans les cellules épithéliales et ainsi provoquer une perte de transport de nutriments et perturber le flux des ions (cas de Salmonella typhimurium). Dans tous les exemples, le dysfonctionnement de l'épithélium intestinal entraîne une diarrhée sévère qui, outre l'inconfort, peut conduire à une déshydratation mortelle (sans aucune intervention médicale).

Si les bactéries arrivent à franchir la barrière de l’épithélium par une quelconque manière, les macrophages arrivent dans la propria lamina, c'est-à-dire dans le corps, et phagocytent, c’est-à-dire qu’ils détruisent ces bactéries.

Les macrophages

Ces cellules appartiennent aux globules blancs. Elles participent à l'immunité innée et à l'immunité acquise grâce à leur capacité à phagocyter et à présenter des antigènes aux lymphocytes.

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Schéma réalisé par Maïwenn Daniel

Les macrophages ne se contentent pas d'éliminer les micro-organismes envahisseurs, en tant que composante de l'immunité dite innée, ils préparent également l'organisme à une réponse immunitaire adaptative.

 

Cette préparation se fait en deux étapes :

  • présentation de l'antigène aux lymphocytes T et B

  • production de cytokines qui attirent davantage de cellules sur le site de l'infection et facilitent le développement d'une réponse immunitaire adaptative avec des lymphocytes T cytotoxiques et des lymphocytes B producteurs d'anticorps (plasmocytes).

 

Un médiateur important est constitué par les récepteurs spéciaux des macrophages qui reconnaissent les composants des micro-organismes. Ces récepteurs sont appelés récepteurs de reconnaissance des motifs, en anglais Pattern Recognition Receptors ou PRR. Ils jouent un rôle à la fois dans la présentation de ces motifs au système immunitaire adaptatif et dans la création de conditions favorables à une réponse immunitaire adaptative.

 

Il faut noter que la réponse peut avoir deux grandes orientations : la production de lymphocytes T régulateurs (Treg) qui jouent un rôle de tolérance afin que les commensaux ne soient pas inutilement éliminés et la production de lymphocytes Th1 ou Th17 qui jouent un rôle dans l'élimination des microbes (conduisant à la production d'anticorps par les lymphocytes B).

Les PRR

Les récepteurs de l'immunité innée (PRR) sont capables de reconnaître les agents pathogènes grâce aux motifs que ceux-ci ont à leurs surface appelés PAMP. Il y a par exemple les lipopolysaccharides, les peptidoglycanes et les lipotéichoïques. Parmi les récepteurs de l’immunité innée, on a les Toll-like receptors, les NOD-like receptors et les RIG-I-like receptors. 

Les cellules M

Ces cellules épithéliales sont situées près des plaques de Peyer. Elles peuvent endocyter des antigènes, des molécules ou encore des micro-organismes présents dans la lumière intestinale. Elles présentent au système immunitaire sous-jacent les antigènes endocytés.

Les cellules M vont ensuite endocyter les antigènes situés dans le lumen. Puis elles vont présenter l’antigène aux cellules dendritiques qui elles-mêmes les présentent aux lymphocytes.

Les lymphocytes dits naïfs, et qui se situent dans les plaques de Peyer vont être sélectionnés.

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Les lymphocytes B

Ces globules blancs fabriquent des immunoglobulines appelés anticorps. Ils proviennent eux de la moelle osseuse puis quand ils sont maturent, ils migrent vers les organes lymphoïdes secondaires, ici les plaques de Peyer. Ils se différencient en plasmocytes lorsque les lymphocytes B sont stimulés avec des cytokines.

Ils sécrètent des immunoglobulines.

Schéma provenant du site schoolmouv

D’autre part, les lymphocytes B qui se situent aussi dans les plaques de Peyer vont se différencier en plasmocytes grâce à l'interleukine produite par les lymphocytes T. Ceux-ci produisent des immunoglobulines A (IgA) spécifiques à l’antigène. Les entérocytes (des cellules épithéliales) vont permettre aux immunoglobulines d’aller dans le lumen où elles pourront se fixer aux antigènes qui leur sont associés.

En général, les anticorps empêchent la fixation des bactéries à l'hôte, ils peuvent provoquer la lyse du microbe (avec l’aide du complément) et ils facilitent l'absorption par les macrophages et autres cellules phagocytaires professionnelles.

Les lymphocytes T qui ont été présenté à un antigène vont aussi s'activer pour devenir des lymphocytes T effecteurs capables de sécréter des cytokines, des substances cytotoxiques nécessaires à la destruction de l'antigène.

Une fois l’infection terminée, leur nombre diminue et ceux qui restent forment les lymphocytes T mémoires.

Le système immunitaire arrive donc à éliminer les agents pathogènes grâce aux réponses innées et adaptatives. Cependant le système immunitaire doit garder une certaine tolérance pour éviter d’avoir des infections permanentes synonymes de réponses immunitaires trop importantes. C’est pourquoi une homéostasie est mise en place.

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